Mimosa, la couleur du printemps !
Chaque année, les mimosas nous enchantent de leurs petits pompons dorés au parfum délicat. En région méditerranéenne surtout, le mimosa est sans aucun doute le symbole du retour du printemps.
Sur internet, vous trouverez de nombreuses recettes pour en exploiter les fleurs odorantes, dont la célèbre gelée ! Elle est très facile à réaliser et il ne vous faudra que les ingrédients suivants pour un pot de confiture :
- 20g de fleurs de mimosa
- 1/2 sachet d’agar agar
- le jus d’un demi citron
- 50g de sucre
- 25cL d’eau
Pour la préparer, portez l’eau à ébullition puis versez la sur les fleurs que vous aurez préalablement séparé des tiges. Laissez-les infuser pendant au moins 1 heure et filtrez. Ajoutez le sucre, le jus de citron et le filtrat dans une casserole puis portez à nouveau à ébullition. Diluez l’agar dans un peu d’eau et ajoutez le à la préparation. Il ne reste plus qu’à cuire à feu doux pendant quelques minutes en remuant, afin que l’agar se dissolve bien. Versez ensuite dans un pot à confiture stérilisé, puis laissez refroidir pour que la gelée prenne.
Attention, aucune autre partie de la plante, à part les fleurs, n’a d’usage comestible.
Un mimosa, deux mimosas, trois mimosas…
Mais attention, quand on parle de « mimosa », on ne parle pas de n’importe quoi ! Le nom scientifique de la star de la Côte d’Azur qui donne sa couleur jaune au printemps est en fait Acacia dealbata. Il s’agit d’une espèce originaire d’Australie qui a été introduite en Europe à la toute fin du 18ème siècle pour ses qualités ornementales, suite à l’expédition du capitaine Cook.
Ses fleurs jaunes sont appelées des « glomérules », un ensemble de fleurs implantées en petites boules. Chaque filament jaune qui leur donne leur aspect duveteux est en fait une étamine !
Si les jardiniers l’adorent, elle est aujourd’hui devenue invasive en s’échappant des jardins dans lesquels elle étaient cultivée. Et pour cause ! Plante méllifère, elle séduit sans problème les insectes qui viennent la polliniser, permettant à la plante de créer d’innombrables graines. Le plante est aussi capable de faire des rejets depuis une souche et devient facilement ingérable !
Il existe plus de 1000 espèces d’acacias, ainsi que de nombreuses variétés et hybrides d’Acacia dealbata. Elles sont à ne pas confondre, car certaines n’ont aucun usage. Pour ce qui est des crèmes de beauté, c’est surtout l’extrait d’écorce de Mimosa tenuiflora qui est utilisée, donc une plante qui n’est pas du tout dans le même genre botanique !
D’ailleurs, pour nous remettre les idées en place, l’arbre si prisé pour ses fleurs en beignets que nous avons chez-nous et que nous nommons « acacia » est en fait un robinier (Robinia pseudoacacia).
Faut-il sauver le soldat Acacia ?
De nombreux pays se retrouvent aujourd’hui face à de gros problèmes de gestion face à cet arbre, même s’il nous ravit de son parfum au printemps. En Espagne, au Portugal ou en Amérique du Sud, des équipes de recherche s’interrogent sur la meilleure manière de contrôler les populations d’Acacia.
En les laissant proliférer, les Acacia modifient durablement la biodiversité des sols, colonisant tout l’espace et empêchant les autres espèces de se développer. Dans le Sud où on l’exploite pour son odeur, on en a tant planté qu’un village a même été renommé Bormes-les-Mimosas !
Son utilisation en gelée, en sirop, en kir ou en parfumerie n’étant probablement pas suffisante pour le réguler, une piste serait de les exploiter pour la fabrication de bois de chauffage ou dans les produits de bois composites dans le bâtiment ou l’isolation.
Comme pour toutes les plantes sauvages, n’oubliez pas de respecter les règles de cueillette.
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