Les mauvaises herbes, vraiment mauvaises ?

Qu’est-ce qu’une mauvaise herbe ?

La mauvaise herbe, c’est celle que l’on ne veut pas voir où elle est.

Aujourd’hui, pour essayer de minimiser l’aspect négatif du terme, on parle aussi d’herbe folle ou d’adventice.

Pour comprendre d’où vient le concept de mauvaise herbe, il faut remonter une dizaine de milliers d’années en arrière, aux débuts de l’agriculture. Avant de cultiver des plantes pour les manger, les humains consommaient des plantes sauvages.

La notion de mauvaise herbe n’avait certainement aucun sens. Mais lorsque les humains ont commencé à vouloir faire pousser certaines plantes plutôt que d’autres, les mauvaises herbes sont devenues les plantes sauvages qui prenaient la place des “bonnes herbes” cultivées sans y avoir été invitées.

Chrysanthème des moissons dans un champ de blé au sol acide, tassé et manquant d’humus

Concrètement, une personne appellera “mauvaise herbe” les plantes qu’elle n’utilise pas, que ce soit pour manger, pour décorer, etc. Par exemple, le pissenlit est souvent une mauvaise herbe pour un jardinier parce qu’il n’en fait rien.

Il veut la désherber car il pense qu’elle nuit aux plantes qu’il a semées. Pourtant, le pissenlit indique généralement un bon sol pour les cultures, riche en nutriments.

Pour le cueilleur, le pissenlit est loin d’être une mauvaise herbe, c’est un régal !

Tant qu’une plante pousse à un endroit non souhaité par un humain, elle pourra être considérée comme une mauvaise herbe, il peut donc y avoir autant de mauvaises herbes que d’espèces végétales dans le monde, soit environ 380.000 espèces ! 

Vous pouvez regarder la vidéo ci-dessous que l’on a réalisée à ce sujet en complément de cet article !

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Rôles dans les écosystèmes

Pour les écosystèmes, les mauvaises herbes ont généralement un rôle de “remplissage des trous” laissés par les humains. Lorsqu’un coquelicot s’installe dans un champ, c’est qu’il a la place de s’installer mais aussi que le sol est suffisamment nutritif pour lui.

Et cela profite ensuite à l’écosystème sur différents niveaux. Le sol, par exemple, se retrouve couvert d’une végétation alors qu’il était nu. Cela évitera l’érosion et que le sol se retrouve en coulées de boue dans les rivières et les fleuves.

Autre point positif, le coquelicot, comme toutes les plantes, produit la plus grande partie de son poids à partir du CO2 de l’air. Cela servira ensuite à nourrir d’autres êtres vivants et à enrichir les sols.

Coquelicot 

Les mauvaises herbes au jardin

Au jardin, les plantes sauvages qui accompagnent les plantes cultivées se trouvent toute l’année. Ce sont souvent des espèces annuelles adaptées au labour, elles se développent à partir d’une graine et produisent de nouvelles graines en quelques mois, avant un nouveau labour. Dans un jardin, si vous ne les désherbez pas avant qu’elles fleurissent, vous verrez des fleurs de toutes les couleurs apparaître.

Les mauvaises herbes ont quand même un défaut, c’est qu’elles ont beaucoup de qualités ! Elles poussent souvent plus vite que les plantes cultivées, elles sont plus résistantes aux maladies et elles peuvent entrer en concurrence pour l’eau avec les plantes cultivées. Si bien que si l’on ne fait rien, ce sont les mauvaises herbes qui vont dominer la parcelle cultivée.

Supprimer les mauvaises herbes, bonne ou mauvaise idée ?

Supprimer les mauvaises herbes c’est aussi supprimer la nourriture de nombreuses autres espèces, comme des insectes, des champignons, des vers de terre, qui favorisent souvent directement ou indirectement les plantes cultivées.

Le nombre d’espèces de mauvaises herbes que l’on peut avoir dans un jardin dépendra souvent de la gestion des sols de la parcelle. Plus il y a de diversité de gestion, par exemple en labourant ou non, en ajoutant du compost ou non, en tondant ou non, etc., plus il y aura de diversité de plantes sauvages.

À chaque type de gestion, certaines mauvaises herbes particulières vont pousser. En connaissant ces espèces, on peut même savoir quel type de gestion a été effectué sur une parcelle!

Un jardin peut facilement compter plusieurs dizaines d’espèces de plantes sauvages. En apprenant à connaître les mauvaises herbes et peut-être à les utiliser, vous aurez envie de les revoir chaque année au même endroit et ce ne seront plus des mauvaises herbes !

Quelques bonnes « mauvaises herbes »

Voici 5 exemples de plantes souvent considérées comme des mauvaises herbes mais qui peuvent nous donner des informations précieuses pour une bonne gestion des sols, de la biodiversité et de la productivité du jardin :

Le rumex à larges feuilles (Rumex obtusifolius) est une mauvaise herbe bien connue des jardiniers ou des agriculteurs. Il pousse dans des sols où l’acidité est bonne pour les plantes cultivées mais où l’excès de fertilisants et de tassement nuisent au bon développement des organismes du sol et des autres plantes. En bonus, le rumex à larges feuilles est une plante comestible.

Le rumex à large feuilles 

Le chénopode blanc (Chenopodium album) pousse dans des sols qui peuvent être légèrement acides, où il n’y a pas assez de matières végétales en décomposition. Le sol n’est alors pas très stable. En bonus, le chénopode blanc est une plante comestible.

Le chénopode blanc

Le lierre terrestre (Glechoma hederacea) pousse dans des sols où l’acidité est bonne pour les plantes mais, au contraire du chénopode blanc, se trouve dans des jardins où il y a un peu trop de matières végétales en décomposition par rapport à ce que les organismes vivants du sol parviennent à manger. Les plantes ne poussent pas autant qu’elles le pourraient. Le lierre terrestre est également une plante comestible.

Le lierre terrestre

La cardamine hérissée (Cardamine hirsuta) pousse sur des sols légèrement acides où les matières mortes se décomposent vite mais où il manque justement de la matière à décomposer pour stabiliser le sol. La cardamine est, elle aussi, une plante comestible.

La cardamine hérissée

La vergerette du Canada (Erigeron canadensis) pousse au soleil sur des sols aux conditions d’humidité et d’acidité bonnes pour les plantes mais sur des sols souvent tassés et manquant de matières en décomposition. La vergerette est une plante comestible.

La vergerette du Canada

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